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Éva Bergera, Lasécu - Espace d'art contemporain à Lille
Exposition Terminée

Éva Bergera

10 nov > 01 déc 18
Vernissage le vendredi 9 novembre 2018
à partir de 18 h30 + repas after à partir de 20h30 (réservation sur place).
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EVA BERGERA
L'INSOUMISE

Artiste originaire de Nevers, Eva Bergera expose ses œuvres à Lasécu. On découvre dans l’espace d’art contemporain lillois un travail cru, féministe, provocateur et foncièrement intimiste. A travers ses toiles, photographies ou installations, cette jeune plasticienne questionne notre rapport à la religion, la quête de jeunesse éternelle ou la domination des hommes exercée sur les femmes. A l’image de ses visages abîmés, parfois délavés avec des lingettes désinfectantes, comme s’il fallait nettoyer ces muses des violences subies… Rencontre avec une intranquille.
 
Comment présenteriez-vous votre travail ? C’est un mix entre différents supports. Je produis beaucoup de collages, assortis de textes, assez personnels. Ces œuvres, c’est moi, mon histoire. Elles nourrissent aussi un rapport à la collection, car j’amasse beaucoup de choses, dont mal d’objets du quotidien, assez trivial.
On trouve notamment un tableau avec une photo de vous… Oui, il y en a plusieurs. Tout, de près ou de loin, est en rapport avec ma vie, mon métier… La plupart des clichés ont été pris dans mon atelier. Même les palettes en bois viennent de chez moi. On peut vraiment trouver la moitié de mon appartement ici !
S’agit-il d’illustrer à travers votre peinture la violence subie par les femmes ?  Oui, pour moi l’art est une manière de résister à toute forme de domination. Personnellement et plus généralement, en tant que femme issue de la classe “moyenne”. Cela aurait été différent si j’avais été un homme ou homosexuelle.
Pourquoi toutes ces références sexuelles et autres injonctions parfois vulgaires ? Ce n’est pas un choix, mais une nécessité, une manière de survivre. Tous les mots et textes jalonnant mes œuvres me trottent dans la tête, deviennent comme des rengaines, et je dois en faire quelque chose, les sortir…
Vous vous intéressez beaucoup à la littérature aussi, n’est-ce pas ? Oui, elle m’a beaucoup aidée. D’Annie Ernaux à Virginie Despentes, en passant par Edouard Louis. Annie Ernaux, par exemple, relate dans ses livres son histoire, la manière dont on est dominés, via notre classe sociale notamment… c’est de cela dont je me sens proche. La seule différence réside dans le support. J’accorde aussi beaucoup d’importance aux textes, titres ou noms.
Qu’en est-il de l’iconographie religieuse qui jalonne vos toiles ? Plus jeune, j’avais retrouvé un ancien cahier de catéchisme de ma mère. Des choses m’avaient marquée, comme les mots utilisés par son aumônier, sa manière d’expliquer la Bible. Certains étaient soulignés ou écrits en capitales, donc très importants pour lui.  Cette découverte m’a fascinée. Finalement, cet homme jugeait ce qui était bien ou mal. La Bible était donc biaisée… La religion catholique s’affiche aussi comme une forme d’autorité supérieure applicable à tous les champs. Lorsque l’aumônier parle du “père”, il peut s’agir de Jésus, de Dieu, ou bien du père de famille, un homme dominant une femme… Toutes les interprétations sont possibles.
Vous avez créé une partie de vos œuvres durant “l’affaire Weinstein”. Quel est votre avis sur cette histoire?  On ne dispose pas assez de recul pour en mesurer les conséquences, mais j’espère que c’est une bonne chose pour les femmes… C’est marrant, parce que l’année dernière j’ai exposé à Nevers, presqu’à la même époque. Nous avions prévu de donner une conférence sur ce thème. Des classes devaient y participer et, finalement, la visite fut interdite ! Mais j’ai offert une de mes œuvres à la ville et ils ont pu l’étudier. Pourtant, c’était une œuvre portant un texte assez vulgaire, à savoir : « Tu as un beau cul, une belle bouche, ma fille, tu ne finiras pas seule ». J’ai trouvé ça génial, car ils ont ainsi pu aborder ce scandale, d’une certaine façon.
Quelle serait, selon vous, la meilleure façon de défendre la cause féminine ? Il n’y en a pas de “meilleures”. Chacun a sa propre manière de combattre. En ce qui me concerne, c’est à travers l’art. Chaque femme entretient un rapport singulier avec le féminisme. Pour certaines, se prostituer est une catastrophe mais pour d’autres, absolument pas ! Certaines cherchent à mettre en avant leur féminité, à se mettre en valeur, tandis que d’autres trouvent cela dégradant. Là réside toute l’ambigüité…
Propos recueillis par Marion Humblot
LM Magazine - 23 noembre 2018



En 2014, pour le premier (An)suite, nous vous présentions 9 artistes sélectionnés au Salon de Montrouge.
Parmi eux, une jeune artiste Éva Bergera, voulut nous traduire à travers son médium la peinture, les dégâts liés à la quête artificielle d’une jeunesse éternelle. Par ces visages ravagés, elle nous interroge sur le beau dans notre société. Les mots indissociables de sa peinture reflètent des propos dégradants à l’encontre de ces femmes. 
Pour cette 5e édition, il nous a paru intéressant de présenter le cheminement artistique du travail d’Eva à travers la peinture, la photographie et l’installation.
Valérie Boubert
Commissaire d’exposition
 
Cette jeune artiste assume une peinture engagée sur les femmes et en particulier l’identité féminine. Éva Bergera se réfère à la littérature féministe d’Annie Ernaux et de Virginie Despente. Elle traite ses sujets et ses toiles comme ces femmes traitent leurs corps, les malmène et les délave, jusqu’à les gratter avec des lingettes désinfectantes. Ses toiles associent des textes et s’identifient par leur titre même.
extrait de Biographie
www.eva-bergera.com
 
Éva Bergera, peintre, vit et travaille en région parisienne.
La soumission mutile les femmes et Éva Bergera enrage. Cette rage n’est pas une posture dans l’air du temps, cette rage Éva la porte en elle et l’a nourrie de philosophie et de littérature sur la domination par l’ordre social. L’artiste en fait le récit par une œuvre combattante dont elle fourbit l’écriture en conjuguant poésie, peinture et violence faite à la toile.
Provoc, Éva Bergera traite son sujet sans détour. Soumission au dictat du rester-jeune des trois Vielles belles bousillées par la chirurgie esthétique. Perte de soi-même par soumission amoureuse et trop de sexe de ‘‘Ordinary love’’. Atrophie des fantasmes par l’abondance pornographique racontée dans Le plus beau, ‘‘le plus tendre’’, ‘‘mon héros’’. Vidéo sur l’incertitude identitaire transsexuelle. Soumission au catéchisme de l’extase dans la série ‘‘Les corps glorieux’’.
Les mots posés sur la toile créent une trame poétique, puis vient la peinture qui bouffit les dégâts subits par les corps et par les esprits. A l’instar de leur sujet, la femme sous le joug de la domination sociale, les toiles elles-mêmes subissent la violence, Éva les malmène, les délave, les gratte, à l’aide de lingettes désinfectantes, de white spirit et autres solvants.
L’œuvre d’Éva Bergera semble balancer entre procédé littéraire et plasticien. ‘‘Je me sens beaucoup plus proche de la démarche des philosophes, écrivains, littéraires et de leur méthode que de celle d’artistes plasticiens’’ nous dit Éva, mettant ainsi la peinture au rang des accessoires à la disposition de ceux qui veulent, par l’énoncé de leur conscience, faire bouger les lignes.
Louis-Laurent Brétillard
 

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